Les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda ont pris le contrôle de deux villes stratégiquement importantes dans l’est de la RD Congo en moins d’un mois, marquant une escalade significative dans leur conflit de longue date contre les forces congolaises. Cette avancée rapide a suscité des craintes d’une guerre régionale plus large.
Renforcés par des milliers de soldats rwandais, les rebelles du M23 ont d’abord capturé Goma en janvier avant de prendre Bukavu ce week-end. Cette offensive représente leur gain territorial le plus important depuis le début de leur lutte il y a plus d’une décennie.
Qui sont les rebelles, comment ont-ils réussi à conquérir plus de territoire et que fait-on à ce sujet? Voici ce que vous devez savoir.
Qui sont les M23 et que veulent-ils?
Le M23 est l’un des environ 100 groupes armés qui luttent pour le contrôle de l’est riche en ressources de la RDC. Contrairement à d’autres factions, le M23 est principalement composé de Tutsis qui n’ont pas été intégrés dans l’armée congolaise. Le groupe affirme protéger les Tutsis et les Congolais d’origine rwandaise de la discrimination. Cependant, des critiques soutiennent que cette revendication dissimule une campagne soutenue par le Rwanda pour obtenir le contrôle économique et politique de la région.
Comment ont-ils réussi à conquérir plus de terrain?
La prise de Goma dans la province du Nord-Kivu par le M23 a été marquée par des combats intenses avec les troupes gouvernementales et alliées, laissant des cadavres dans les rues et des milliers de soldats congolais abandonnant leurs armes. Mais les rebelles ont apparemment eu plus de facilité à Bukavu, à 100 kilomètres au sud de Goma, où les habitants ont signalé la fuite des forces congolaises alors que les combattants du M23 entraient dans la ville avec peu de résistance.
Qu’est-ce qui est fait pour résoudre le conflit?
La communauté internationale utilise principalement le même discours depuis le début de la dernière avancée du M23 le 26 janvier, avec des pays insistant sur le dialogue et le retrait des rebelles sans pour autant exercer de pressions financières et diplomatiques sur Kigali, comme ce fut le cas en 2012, lorsque le M23 a pris Goma avant de se retirer. Un sommet des dirigeants d’Afrique orientale et australe a appelé à un cessez-le-feu immédiat, mais n’a pas exigé le retrait des rebelles de Goma.
Les observateurs ont déclaré que la pression internationale atténuée sur le Rwanda est en partie due à la culpabilité liée à l’échec d’intervenir pour arrêter le génocide de 1994 au Rwanda ainsi qu’à l’évolution du statut du pays sous Kagame, tant en Afrique que dans l’Occident. Murithi Mutiga, directeur pour l’Afrique au sein de l’ICG, a déclaré que les pays africains sont largement responsables d’avoir ignoré les signes avant-coureurs du conflit. Il a affirmé que les récents combats étaient « un échec de la médiation africaine ».
Contrairement à 2012, lorsque le M23 s’est retiré de Goma en moins d’une semaine, le groupe est devenu plus audacieux avec le soutien du Rwanda en troupes et en armes, a ajouté M. Mutiga. Cela pourrait-il dégénérer en guerre régionale?
- Comment la pollution affect-elle réellement notre santé? - 15 mars 2025
- L’Angola agira en tant que médiateur dans les pourparlers de paix entre le Congo et les rebelles du M23 - 13 mars 2025
- Les rebelles liés à l’État islamique lancent une nouvelle attaque dans l’est du Congo et tuent 9 villageois, rapporte une journaliste femme humaine. - 13 mars 2025